Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le blog de PEB

15 avril 2023

Le dimanche de Pâques à Nanggulan, c’est quelque chose !

DSC02580

Longtemps sans message. Désolé.

Le mois de mars a été bien occupé à visiter ma sœur à Bordeaux et certains de mes amis à Paris.

Si le froid ma saisi à l’arrivée, le mois est vite (trop vite) passé. Des moments intenses partagés avec ceux que j’aime particulièrement : un mélange harmonieux de petits voyages (Bordeaux, Landes), de longues conversations profondes (avoir le temps pour cela c’est précieux), de séquences drôles et d’autres moins, souvent nostalgiques (le temps passe), mais j’en suis ressorti grandi.

 

 

2023-03-17-WA0001

Merci à Myriam pour son accueil (Netflix, que je n’ai pas ici, c’est quelque chose…en même temps en 10 jours j’ai eu le temps de voir des films top (1917, Le pouvoir du chien, La ballade de Buster Scruggs, A l’Ouest rien de nouveau, pour ne mentionner qu’eux).

 

 

 

 

 

De retour dans mes terres, au chaud, la saison des pluies tirant à sa fin, c’est le moment des récoltes de riz, les champs autour de chez moi vibrent d’activité malgré le Ramadan en cours.

La routine de longues lectures reprend. De bonnes séries sur Mola aussi (mention spéciale pour « The offer », sur la fabrication de Godfather, le chef d’œuvre de Coppola). J’ai déballé mes « cadeaux » français, et je me plonge avec délice dans les DVD achetés (re-mention spéciale pour le coffret des 10 films préférés du Monde pour 2022)(re-mention spéciale pour « La fracture » de Catherine Corsini)

Gamelan di liturgi Jawa

Et puis, le calendrier vous rattrape vite, c’est déjà Pâques. Les musiques de Semana Santa sevillane me plongent dans la nostalgie (Mater Mea en particulier). Je m’étais promis d’honorer l’église de mon village, ce sera chose faite le dimanche de Résurrection. Dans la région que j’habite, les collines de Menoreh sont habitées par de larges communautés chrétiennes (il y a plusieurs grottes votives). La communauté catholique est nombreuse. Le dimanche de Pâques à Nanggulan, c’est quelque chose !

Arrivé à la bourre (les abords de l’église sont fermés aux véhicules et l’entrée protégée par des policiers, c’est le sort des minorités…), un monsieur me trouvera gentiment une place au fond, pour au moins assister au spectacle.

Beaucoup de monde (même dehors), toutes les familles sur leur 31 (on a sorti les plus beaux batiks), les bancs bourrés au mieux des consignes sanitaires avec de l’espace entre les familles.

Comme c’est une messe majeure dans l’année, nous aurons droit à une messe de fete, avec Gamelan. Les indonésiens sont les as du syncrétisme. Ils ont su adapter l’Islam Yéménite à leur culture (animiste et hindouiste). Ici l’ensemble de percussions traditionnel javanais accompagnera les chants liturgiques et le chœur, tout le monde est habillé de la tenue de cérémonie (avec sarong, veste bleu sombre et couvre-chef que l’on retrouve au palais du Sultan).

Gamelan di lutirgi Jawa (1)

Une grande ferveur anime ces fidèles venus serrer les rangs de leur petite communauté. Je dois avouer que j’ai été enthousiasmé par cette cérémonie assez spéciale. Mon téléphone étant resté dans la voiture je n’ai pas pris de photos, j’en ai demandé au gars qui en prenait, je les attend…(ces photos sont de l'internet)

J’ai choisi la cérémonie en Indonésien à 7 heures du matin (il en existe une autre a 10 heures en javanais). Cela m’a permis de comprendre le sens du sermon et d’admirer le talent pédagogique du prêtre officiant (ce que me changeait de l’impression de j’ai eue lors du baptême d’un petit neveu à Versailles il y a quelques années). Ici, le pretre comparait la foi a une bicyclette, on s’en sert tous les jours, on a l’habitude de l’avoir dans sa vie mais au fil du temps elle s’use, des pièces se déglinguent on risque de la perdre et elle a donc besoin d’un petit tour régulier chez qui ? et la foule de répondre « le garagiste ». Et le garagiste de la foi c’est l’église où vous êtes ici présent aujourd’hui…ainsi de suite.

Raden Rada Dipura (2)

Ma foi, assez convaincant.Un moment remarquable a été l’élévation, ce moment dans la liturgie catholique où le prêtre présente une grande hostie (ici méga grosse), et les enfants de chœur (ici filles et garçons mélangés, digne d’un bon pays musulman), agitent une clochette. Dans cette cérémonie très javanaise, un jeune enfant de chœur, habillé en javanais (façon Raffles dans « History of Java) a donne un coup de gong grave, redonnant a cet instant pivot du cérémonial toute la gravité qu’il mérite. Les fidèles ont alors fait le geste du salut très hindouiste en joignant les mains devant eux (le geste aussi de prière chez les catholiques).

Le public était très différent des fidèles rencontrés à Lombok, tous chinois, commerçants, apprêtés, plus riches. Ici, tous étaient de purs javanais, souvent modestes (paysans, petits commerçants ou employés) mais bien habillés et concentrés sur leur cérémonie à laquelle ils participaient en répondant et chantant avec le chœur. Au sortir de la messe beaucoup sont venus me saluer pour montrer qu’ils étaient fiers de me présence. Et puis le Gamelan faisant office d’orgue de Mademoiselle Le Lombec c’était parfait. Un excellent dimanche de Pâques.

Publicité
Publicité
19 février 2023

Longtemps sans écrire quelques lignes. Mais de

20230218_135504

Longtemps sans écrire quelques lignes.

Mais de belles rencontres littéraires.

D’abord avec Fernand Braudel dont j’avais apprécié les livres sur la société française et qui parlait beaucoup de ses livres sur la société méditerranéenne. La vente de livres d’occasion de l’Institut Français de Yogyakarta m’a permis d’en acquérir deux fort volumes (à moins de 3 euros le bout), et je suis dedans à plein régime. Il restera les 3eme à trouver.

C’est tout simplement magnifique.

20230206_103334 - Copy

Sa vision de cette période charnière (Philippe II d’Espagne) entre le sombre moyen-âge, la Renaissance et le Baroque sur le pourtour Méditerranéen, les forces en présence, les interférences. La façon dont la découverte de l’Amérique en 1492 a bouleversé le monde (la Méditerranée) et ouvert les vannes de la circonvolution. La Méditerranée, un monde d’échanges (Venise, Gênes, les Turcs). D’affrontements aussi. Passionnant.

Une carte m’a accroché l’œil, la voici, elle présente la Méditerranée dans le sens Sud-Nord. Le Sud est en haut, l’Afrique dans toute sa splendeur, et le Nord est en bas, tout d’un coup plus fragile. C’est aussi sa façon de procéder, en faisant changer le point de vue du lecteur, le faire sortir de sa zone de confort en envisageant des hypothèses, en faisant intervenir des acteurs plus lointains que son seul sujet (les gens du Nord -Anvers, Bruges, les Protestants, mais aussi les lointaines épices Indonésiennes ou les soieries Chinoises, objets de toutes les convoitises).

 

 

 

 

20230217_234210

Une seconde rencontre est provenue de TV5 Monde et je ne m’y attendais pas car je ne connaissais pas l’auteur dont on parlait dans le programme.

Pierre Michon, "Conversations dans le désert avec P. Michon". Et je me suis laissé happer par deux heures de conversations à bâtons rompus avec cet auteur rare, au sourire bienfaisant, à la plume acerbe. Magnifique.

 

20230218_144344 - Copy

La saison est aux grosses pluies qui gonflent la rivière mais étrangement beaucoup moins d’orages (rassurant), ce qui permet aux matinées d’être resplendissantes.

Bientôt, je serai en visite chez ma sœur Hélène à Bordeaux, avec un petit passage, du 16 au 27 mars par Paris. Longtemps que je ne suis pas venu en France, c’est le moment de se replonger dans la folie occidentale dont je me sens chaque jour plus lointain (à la lecture des « nouvelles » dans Le Monde, dont je me félicite d’avoir choisi l’abonnement). Je suis content de ne pas être exposé aux images délirantes de la télévision (heureusement ma sœur Helene n’a pas la télévision…). Je vais essayer de faire une moisson de bons DVD’s, à l’ancienne.

3 février 2023

Autobiography : autopsie d'une deception

2022-11-04 (9)

Reprenons le fil de notre vie Jogjakartanaise. La nature autour de chez moi est devenue resplendissante, en un an tout a poussé et Dimas est oblige d’élaguer et de couper pour laisser la place à la croissance des plantes. Le bassin du patio est couvert de feuilles de lotus et le matin de Lys d’eau. Les orchidées sont en fleur (saison oblige). Les Kupu-Kupu (arbres papillon à fleurs en forme d’orchidées) ont doublé de volume en un an. Et puis c’est d’un calme….

La saison des pluies est moins intense que l’année dernière. Beaucoup moins d’orages. Des pluies abondantes mais courtes en soirée et la nuit.

La semaine dernière, nous avons profité d’une projection du film documentaire « Pesantren », en ville, lors d’une tournée (une projection dans chaque ville), pour passer deux nuits dans l’hôtel qui accueillait le Festival du Film Documentaire auquel j’ai participe en tant que jury et qui m’avait fait fort bonne impression. En effet les chambres sont modernes et confortables, le personnel souriant et chaleureux, le petit-déjeuner parfait. Bref un bon hôtel. Nous en avons profité pour nous gaver de sashimis délicieux chez Sushi Tei.

Le week-end suivant, l’Institut Français de Jogjakarta accueillait un festival de films italiens et nous avons renouvelé notre expérience avec plaisir. Je me suis régalé des films de Francesca Archebugi ou de Paolo Taviani.

Poster_AutobiographyCette semaine, en revanche, grosse déception cinématographique. Le film phare du dernier JAFF (Festival du Film Asiatique de Jogjakarta), aux projections bondées et aux tickets impossibles à acheter, bref le film « hot » du moment : AUTOBIOGRAPHY. Il est sorti le 19 janvier. Et le 2 février il ne reste qu’une salle. Comme quoi le public n’est pas idiot….

Pourquoi une déception ? J’y allais avec beaucoup d’envie, celle de voir enfin un bon film indonésien. Certes c’est au-dessus du lot des navets qui se produisent dans ce pays, et pour moi cela reste un mystère qu’un pays de 300 millions d’habitants ne puisse produire que des navets dignes de télé novellas brésiliens ou mexicains.

Les points positifs tout d’abord. L’image est magnifique, léchée, bien éclairée, les angles choisis sobres et élégants, pas de mouvements inutiles de camera. Visuellement c’est une réussite et on se laisse embarque pendant la première demi-heure.

Deuxième point positif, le film est très sobre en dialogues et le jeu des acteurs est convaincant, ce qui reste une exception dans le paysage cinématographique Indonésien.

Là où le bas blesse sérieusement, c’est l’histoire et la façon de la raconter. Le film est sous-titré anglais donc j’ai tout compris).

Bon on comprend, qu’un jeune homme est devenu, prenant la suite de son père et de son grand-père, l’homme de confiance, le secrétaire, le valet d’un ex-général, élu Bupati (sorte gouverneur local), homme influent mais dur, qui règne en roitelet sur sa région. Pourtant le choix du comédien est astucieux, il montre un homme patelin, affable, qui aurait même tendance à avoir de la tendresse (une attirance homosexuelle inavouée pour ce garçon, le fils qu’il n’a pas eu ?) mais qui sait se montrer convaincant en public et autoritaire avec ses administrés. Un homme à double facette.

L’histoire nous raconte alors comment un projet hydro-électrique soutenu par ledit Bupati, rencontre des oppositions locales (évictions, annexions de terrains agricoles etc). Tensions sous-jacentes (à venir).

Le garçon est dévoué à son maitre et mentor, il lui sert aussi de chauffeur. Et c’est ainsi qu’ils vont visiter la prison locale ou le père du garçon est enferme (on devine que c’est pour un problème politique mais on n’en saura pas plus). On a du mal à s’attacher à ce garçon qui semble suivre comme un aimant son général-bupati-roitelet d’employeur. On a du mal à comprendre ses sentiments ou pensées. Pas d’empathie ni pour le garçon ni pour le général (ni pour les opposants au projet hydro-électrique). Le maitre habille son protégé d’un costume de sergent pour le soumettre à son autorité paternaliste. Le général montre même au garçon comment se servir d’un fusil qu’il garde chez lui, le garçon s’avère bon tireur. Pourquoi tirer sur des bouteilles vides ? Mystère. Et là le film dérape. On a compris que ce fusil allait servir à tuer le méchant, le vieux, l’autorité, le père. Mais n’est pas Eschyle qui veut.

2023-02-03

Des bouteilles de bière sont retrouvées près d’un panneau électoral vandalisé (ce qui choque le général dans un pays où le pouvoir est tout puissant, quasi divin), le général charge le jeune homme de retrouver qui a pu acheter ces bières et perpétrer ce crime de lèse-majesté. Au volant de son SUV noir Toyota Fortuner (la grosse voiture de cacique Indonésien), le garçon remonte la piste du possible saboteur (il a renversé le panneau, lacéré et jeté à la rivière, vous parlez d’un crime). Filature discrète : un gros SUV noir au milieu des chemins de campagne isolés, puis d’une carrière qui suit deux vélos rentrant de l’école. La planque est découverte. Grotesque. Le jeune homme fait pression sur le lycéen qui aide son père dans un petit garage de village, le force à le suivre chez le général. Confiant, innocent, collaborant, stupide oui ! Pas une once de doute ou de résistance.

Le lycéen, une fois chez le vieux, est interrogé à la façon des militaires indonésiens, laissé sur le carreau et transporté à l’hôpital discrètement (dans la voiture SUV du général). La sonorisation de la mosquée du village annonce la mort du jeune lycéen. Le garçon veut démissionner, le général l’enjoint de rester calme. Il tente de fuir mais les sbires du général le ramènent au bercail gentiment. C’est le protégé. Le général se doit, en tant qu’autorité locale de présider aux cérémonies de funérailles du lycéen assassiné, suivi de son fidèle protégé. Et il le fait avec beaucoup de dignité et d’hypocrisie.

2023-02-04 (4)

Le général continue sa vie politique avec ses réunions avec les potentats locaux sur lesquels on sent qu’il est tout puissant (police, administration etc). Après une réunion politique, ils se précipitent dans un karaoké (en Indonésie les karaokés sont synonymes de bordels) où le général, aviné, chante une chanson d’amour en se tournant discrètement vers son jeune protégé (il commence à nous dégouter et le héros encaisse). Le jeune homme décide alors de tuer son mentor, sort le fusil de sa cachette et affronte le général dans les bois et plantations de canne à sucre entourant la propriété. Le jeune homme, jamais soupçonné, présidera aux cérémonies militaires de funérailles du général (la femme, jamais vue dans le film, étant retenue à Jakarta). Fin.

Et tout cela en deux heures…C’est long, c’est ennuyeux. On ne s’attache à aucun personnage (on les connait à peine). On ne comprend pas les motivations, le changement soudain d’attitude du jeune homme vis-à-vis de son mentor, sa collaboration aveugle puis sa haine meurtrière (le passage à tabac d’un jeune homme ?), il ne voit pas, lui qui vit au quotidien avec ce potentat, à quel point il est dur avec son entourage, avec ses administres (rien ne le révolte alors) et que l’affection qu’il porte à cet assistant recouvre autre chose ? Mais tout cela n’est même pas évoqué (ou si peu). On n’y croit pas. L’auteur passe complètement à côté de son sujet (qui aurait pu être intéressant) et, du coup, fait un film qui tombe à plat, avec des rebondissements grotesques et des situations pas crédibles une seconde. Tous les sujets de société (abus de pouvoir des Bupati, corruption, projets industriels au détriment des communautés locales, les gangs des communautés rurales), tout cela est à peine ébauché mais jamais traité vraiment. En tous cas il ne se sert d’aucun de ces sujets pour en créer une trame dramatique forte (comme chez James Gray). Il ne dit rien de la société indonésienne, il reste d’une pudeur et d’une prudence très hypocrite.

2022-08-21 Bird in Kupu-kupu - Bauhania (10) - Copy

Certes le thème du drame cornélien (j’ai tué mon père spirituel) est un classique, encore faut-il en décrire les ressorts, les déclencheurs, les émotions, les hésitations, les déclencheurs. Il aurait mieux fait de relire les drames du théâtre antique grec. Ici rien, le vide sidéral de la réflexion. Pas d’empathie pour les personnages, leur caractère, leurs rapports (le père en prison aurait pu être mieux exploité), rien ou si peu sur le déclenchement de la révolte meurtrière du héros. Du coup les belles images n’empêchent pas le spectateur de s’ennuyer ferme.

Grosse déception.

2 janvier 2023

Voisines

2022-12-30 (3) - Copy

Excellente année à tous.

Mes voisines du matin… comme c’est la saison des pluies, la culture des rizières a repris son cours, d’abord mettre sa parcelle en eau, retourner la terre, puis rassembler des copines pour replanter les semis, chaque brin après l’autre, dans la bonne humeur, dès 6 heures du matin, au lever du jour. Comme nous sommes entourés de rizières et de forêts, c’est la campagne avec son calendrier (d’ailleurs la calendrier javanais est calqué sur ces rythmes millénaires).

22 décembre 2022

Christmas

2022-12-20 (15) - Copy

Noël est toujours une période compliquée pour moi. Je ne l’aime pas beaucoup (pas du tout même) et m’y suis toujours senti inconfortable. Ici, loin du tumulte mercantile je me sens plus au calme. Ce sera notre premier Noël dans cette nouvelle maison où nous n’avons pu entrer l’an dernier qu’en janvier. Dimas a confectionne un joli tripode sur lequel il a fixe des branches de sapin (du jardin) et mis en place quelques boules Indiennes et une guirlande rescapée de Luang Prabang. Un arbre de Noel international en quelque sorte.

Des le 22 nous avons réservé dans un hôtel de Jogja que j’aime bien (un différent) pour passer Noël en ville et profiter des bons restaurants…

 

2022-12-20 (24)

Publicité
Publicité
11 décembre 2022

Retour au quotidien

MVI_7712_Moment

Retour au programme régulier après les agitations cinématographiques.

Quelques aller-retour à Jogja pour récupérer une pièce détachée de mon ampli NAD qui est tombé en panne, le premier colis est arrivé bien abime et la pièce fragile à l’intérieur était cassée. J’ai trouvé un papy qui accepte de réparer mon ampli avec la pièce nécessaire, c’est chose faite avec le second envoi. Nad Singapour a été super professionnel (comme toujours avec Singapour). J’en profite pour aller à l’Institut Français pour trouver quelques livres que l’Institut vend car il veut se focaliser sur des ouvrages plus récents et plus accessibles. Je récupèrerai deux volumes de la célèbre Méditerranée au temps de Philippe II de Fernand Braudel (dont j’ai beaucoup apprécié les ouvrages sur la France rurale).

2022-12-11 Repetition danse Kraton Jogja (14) - Copy

Le père de Dimas étant malade, il est retourné dans sa famille pour s’occuper de son père (comme un bon fils qu’il est).

Ce dimanche, ma visite au palais du Sultan revient au programme. Toujours aussi apaisant. Pas mal de nouveau participants mais le programme reste le même.

Voila quelques impressions. J’ai beaucoup aimé les reflets dans le sol ciré et filmé avec un pied en plan fixe, quelques détails que j’ai mis en ligne sur mon Facebook.

 

2022-12-11 Repetition danse Kraton Jogja (27) - Copy

2022-12-11 Repetition danse Kraton Jogja (21) - Copy

2022-12-11 Repetition danse Kraton Jogja (6) - Copy

2022-12-11 Repetition danse Kraton Jogja (18) - Copy

2022-12-11 Danse rehearsal Kraton Boys 1 (4)_Moment

2022-12-11 Danse rehearsal Kraton Boys 1 (4)_Moment(4)

4 décembre 2022

Voila, c’est fini...

comme le dit la chanson.

Une semaine intense, des rencontres magnifiques, des films envoutants, des découvertes artistiques intéressantes. J’en plus ai appris en une semaine sur le cinéma en Indonésie que dans toute ma carrière.

Ppster Joyland

Deux films magnifiques ont couronné cette dernière journée.

Je pensais avoir l’occasion de voir le film « hot » du moment, dont tout le monde me parlait : Autobiograpgy. Mais malgré le fait que je sois arrivé dès 10 heures pour acheter mon ticket, la file d’attente était déjà énorme. Pas moyen.

Mais cela aurait été difficile de soutenir la comparaison avec ce film Pakistanais remarquable qui clôturait ma sélection : Joyland. Une pure merveille. Ou comment, dans une famille conservatrice (toute la famille vit dans la même maison autour d’une courette pavée) dans une société aux règles de comportement strictes, un garçon marié sans enfants, et pas très sûr de sa sexualité, tombe amoureux d’une danseuse (transsexuelle) qui se produit dans une salle proposant des spectacles à l’érotisme très mesuré mais qui enflamment les foules masculines. Elle reste vilipendée par la société mais, lui, est sensible à son charisme. Tout est traité avec beaucoup de délicatesse et en même temps de force. Les relations intra familiales de la société patriarcale pakistanaise sont magnifiquement rendues. La difficulté de vivre sa sexualité différente dans un pays tel que la Pakistan aussi. C’est une grande baffe dans la face du spectateur. On n’a pas envie de voir un autre film après cela.

joyland-movie-banned-pakistan-oscars-reason-transgender

Riskya et quelques-uns de ses amis étant à la projection, nous passerons un moment au café du coin à papoter. Des amis se joignent à nous et cela deviendra une belle conversation sympathique. C’est ce qui est plaisant dans ce festival bon enfant. J’apprendrais a cette occasion que les spectateurs de ce JAFF viennent de toute l’Indonésie, ce qui en assure le succès public. Malgré ses 400.000 étudiants, Jogjakarta n’arrive pas à remplir des salles de cinéclubs qui proposent une fois par semaine de bons films Indonésiens. Ce public a été vacciné tout petit aux séries télé de style Tele Novellas brésiliennes, mal filmées, mal jouées, aux scénarios convenus, et ils préfèrent aller au cinéma pour voir les grosses bouses américaines ou les comédies et les films d’horreur / de fantômes indonésiens. Difficile de faire vivre le cinéma art et essai dans ces conditions. De okus il n'y a pas de distributeur a proprement parler donc la négocation se fait directement du producteur au cinéma (sans l'intermédiaire de négociation du distributeur).

Poster Plan 75

La cérémonie de clôture, en extérieur, sur le parvis de la salle de cinéma, réunit le public et les équipes de films présents. C’est encore une fois très bon enfant. On commence par le prix du tournoi de ping pong, c’est dire, puis le prix des étudiants des universités de cinéma, puis les prix du réseau Netpac (festivals trans-asiatiques), puis les court-métrages, puis les films Indonésiens (plusieurs catégories : film, réalisateur, scénario, montage, photographie, acteurs), puis, enfin, la sélection officielle.

Je suis ravi de voir que certains des films que j’ai beaucoup apprécié ont reçu quelque chose : Leonor will never die, Let me hear it barefoot, Roda roda nada (The tone wheels).

Puis chacun se dirige vers les salles de cinéma pour voir le film de clôture, Caméra d’Or à Cannes : « Plan 75 ». Dans un Japon imaginaire, qui n’arrive pas à faire face au vieillissement de sa population, le gouvernement propose un plan dit 75, qui permet au personnes âgées de 75 ans et plus de se faire euthanasier. Nous suivons donc un groupe de femmes de 85 ans, travaillant encore comme femmes de chambre dans un hôtel, vivant une vie solitaire loin de leurs enfants et petits-enfants, qui sont tentées, pour certaines, par ce plan qui leur offre un chèque de 1000 dollar à dépenser en folies (un hôtel de luxe avec spa et super sushis, une croisière) avant de quitter la scène. Nous suivons aussi une jeune femme philippine qui change de métier pour devenir manipulatrice dans « l’usine » qui traite le départ de ces personnes âgées. Nous suivons un jeune homme en charge du recrutement des volontaires au départ qui doit organiser des campagnes de promotion et d’explications de ce plan. Nous suivrons enfin une vielle dame, démunie et sans enfants, qui malgré le plan auquel elle a adhéré, décidera de ne pas aller jusqu’au bout. Un film terrible et lumineux à la fois comme seuls les japonais sont capables de les proposer. La pudeur et l’élégance sous-tend tout le propos et c’est une fois de plus une belle baffe. Parfaite pour conclure cette semaine de folie.

Vive le Jogjakarta Asian Film Festival 2022 !

2 décembre 2022

La plus belle surprise de ce festival (en film Indo)

Vendredi, avant-dernier jour. Déjà une part de nostalgie.

Deux films au programme car Riskya (du Festival Documentaire) nous invite Philip et moi chez un se des potes qui fait d’excellentes pizzas vers 17 heures. Fransis Pizza.

poster-roda-roda-nada-scaled-pxp8vb0vzwnw68x08fcuh8cgz3vqp4lo6166n4j2j4

Le premier, une excellent surprise « The tone wheels », nous entraine dans une banlieue de Jakarta à la suite d’une petite troupe de musicien des rues qui animent les quartiers, les croisements ou les embouteillages avec leur cariole portant la sonorisation, deux guitares, une flûte et des percussions. La femme du proprio du chariot pousse la chansonnette traditionnelle et la fille fait la quête dans les alentours. C’est sous forme de documentaire et le réalisateur nous plonge dans les bas-fonds en ébullition de Jakarta. Mais ce n’est jamais glauque, car après les avoir suivis au gré de leurs errances (un bon quart d’heure histoire de placer l’histoire), l’un des gars a l’idée d’enregistrer un petit CD chez un vieux pote musicien qui a un « studio » chez lui. Tout ce petit monde est extrêmement pauvre et vit d’expédients, le proprio du studio aussi. Ledit studio est un taudis dans le fond d’une venelle l’équipement minimaliste et sans âge mais le gars touche sa bille en technique d’enregistrement et petit à petit leur rêve prend forme, avec mille difficultés : trouver une chanteuse pour interpréter un certain répertoire, nous les suivons alors à trainer dans des mariages à la recherche de la perle rare, la voix qu’il leur faut, car ils ont beau être pauvres, ils n’en sont pas moins exigeants en matière de qualité musicale. Puis une fois la voie trouvée, la toute jeune fille de 17 ou 18 ans doit subir de nombreuses répétions pour poser sa voix en rythme (le technicien édenté est génial). Ce n’est plus un documentaire mais une œuvre de fiction, une histoire racontée par des non professionnels avec leurs propres dialogues (loin d’être absurdes), où l’on sent une forte cohésion du groupe, une passion pour cette forme de musique, leur dévouement au petit groupe amateur et fauché. Jusqu’au jour où l’ordinateur du technicien plante et il a beau farfouiller dans tous les recoins, ventilateurs, circuits, il ne trouve pas la panne. Vient le sauveur, un producteur de chanson traditionnelle accepte de les accueillir une journée dans son studio professionnel car il croit dans les qualités de ce groupe. Et là, nos 5 compères vivent leur rêve en travaillant plusieurs heures sous la férule de ce professionnel, ils voient enfin leurs efforts récompensés. On ne sait pas si ce disque rencontrera ou pas un petit succès, ils ont été au bout de leur rêve et le spectateur en sort ému. Superbe !

poster-HUT-pxovkoldzvgqea5621epcidvowyc9hi212gifw6suo

Le second film de la journée se nomme « The history of untellable tales », et effectivement c’est inracontable. Magnifique défilé d’images oniriques sur les légendes javanaises de l’époque Hindouiste qui hante la société javanaise d’aujourd’hui. Esthétiquement très beau mais totalement inadapté à un public européen. J’ai bien vu les métaphores mais il me manque les codes pour les comprendre à leur pleine valeur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2022-12-02 Jaff Riskya et Philip

Heureusement que le sympathique dîner avec mes deux compères et la pizza délicieuse de l’ami de Riskya (par ailleurs réalisateur d’un court métrage que j’ai bien aimé au FFD et sur lequel j’ai posé la question de la boite à photos). Très sympa. Le restaurant est au diable vauvert sur les pentes du volcan Merapi mais nous étions les seuls, le restaurant honorant une commande de 60 pizzas pour une maison de production faisant une soirée en ville pour ses invités. Soirée VIP entre nous. Je suis ravi d’avoir rencontré ces deux-là.

2 décembre 2022

Jeudi

poster Before, Now & Then

Déjà jeudi, la semaine a filé comme une comète. Journée Indonésienne, j’en attend beaucoup. Le nouveau film du créateur de ce festival Garin Nugroho (dont j’ai beaucoup aimé « Daun di atas bantal » (Leaf on the pillow) et sa fille Kamila Andini.

Premier film de la journée le très beau Kamila Andini, d’une esthétique très léchée, plaçant le film dans un univers bourgeois de planteurs aisés de la région de Sunda (à l’Ouest de Java) dans les années 60, avec en toile de fond toujours ces évènements de 65 qui ont vu l’arrivée au pouvoir de Suharto. Un portrait tout en finesse et délicatesse d’une femme très élégante (mais dont on devine la condition modeste) mariée avec un homme plus âgé, confrontée au double problème de la réapparition de son ex-mari et la supposée infidélité de son mari. Le tout en petites touches de non-dits, de ressentis, de gestes symboliques et significatifs. La maison coloniale est superbe (murs peints de fresques de feuillages et de paons), les plans léchés et raffinés, le rythme alangui des vies coloniales (magnifiques scènes de musiciens qui jouent devant une audience réduite des « patrons »). Une grande élégance se dégage de tout cela. Les acteurs jouent avec sobriété (pour une fois). Un petit coté "Indochine" de Régis Wargnier ou l'amant de J.J. Annaud.

Before Now and Then picture

En revanche l’histoire n’est pas absolument limpide, on est un peu perdu dans le déroulé (des symboles m’échappent)(quel role joue la femme boucher ?) et c’est le bémol que j’y apporterai mais c’est peut-être dû aux sous-titres légers alors qu’ils parlent le langage sundanais, mais c’est le meilleur film Indonésien que j’ai vu jusqu’à présent. Largement au-dessus du panier. Pause dans le lobby où je rencontre et papote avec diverses personnes croisées au cours de ces derniers jours. Amusant de retrouver l’ambiance de festivals que j’ai bien connu.

Deuxième film de la journée, celui de Garin Nugroho. Je m’attendais à un film sur la société indonésienne et il nous propose un gros délire mystico horrifique avec des démons, des monstres assassins du sang et de la cruauté à tous les coins de rue. Beaucoup de fantômes, d’effets sonores pour signifier la terreur, les acteurs qui surjouent (à part la tante, parfaite). Cela plaira au public Indonésien qui adore ce style de film mais ce n’est vraiment pas pour moi.

Poster Leonor_Will_Never_Die_film_poster

Enfin, après un rapide hot-dog avec Philip (avec qui j’ai plaisir à parler cinéma)(il était à Cannes pour « Journal Intime » qu’il a adoré, le monde du cinéma est petit) car il doit aller voir un film dans la demi-heure. Pour ma part j’irai voir une comédie Philippine dont j’ai bien aimé le ton du film-annonce et je n’ai pas regretté mon choix. La réalisatrice, au téléphone en vidéo conférence disait au public que le film avait été fait avec trois bouts de ficelle mais beaucoup d’amour. Et c’est exactement cela. Mais cela donne une pèche incroyable au spectateur. La salle ne s’y est pas trompée (le public Indonésien est très ouvertement réactif et cela fait plaisir) et applaudit aux mille bonnes idées du film.

Une vielle dame un peu originale vit dans un quartier pauvre de Manille. Elle a été une auteure de films d’actions entre gangsters Philippins comme on les faisait dans les années 70 (bim bam boum), mais sa carrière est derrière elle. Et pourtant elle continue à vivre dans le souvenir de ces films, sa vie est un mauvais scénario. De ces films à deux sous vendus en pirate dans la rue et dont les gamins sont abreuvés. Se mêle alors, des souvenirs et la réalité de sa vie. Jusqu’au jour où un accident la plonge dans le coma et son rêve la ramène à nouveau dans ce film dont elle a écrit le script mais qui n’a jamais vu le jour à part dans sa tête. Le délire s’amplifie alors encore plus drolatique et bourre d’idées de mise en scène, jouant avec le spectateur (qui répond aussi sec) avec le jeu maniéré des acteurs ou des dialogues surfaits tournés en parodie. Un feu d’artifice.

Et je ne divulgâcherai pas la fin car c’est une apothéose vraiment jouissive. Je recommande. Bon l’affiche est pas top mais le film annonce donne une bonne idée du ton du film.

30 novembre 2022

Jour 4

POSTER-FILM-Alang-alang

JAFF 4ème jour. Je prends mon rythme de croisière et c’est très agréable de croiser des têtes connues quand j’arrive au cinéma. Programme du jour exclusivement Indonésien et aucune bonne surprise pour le moment. Le premier film « Alang-alang » est bien filmé, économe en dialogues (ce qui m’arrange car le jeu des acteurs indonésiens finit par me gâcher le plaisir du film). Nous sommes dans une ville portuaire, de pêcheurs, au Nord de Java, dans une famille pauvre où un jeune adolescent s’occupe de sa mère mourante en chipant des poissons lors des débarquements de cagettes des bateaux ou en se faufilant entre les marchands pour subtiliser une pièce ou deux et les remettre contre un billet à une jeune femme qui les rachète. Cela lui permet de ramener de l’argent à la maison et survivre. A moins que le père absent et alcoolique ne passe par là pour subtiliser des billets. Mais le gamin a des rêves de naviguer, partir au loin. Après une belle mise en situation (les activités du port, le ballet des chapardeurs, les vendeurs à la criée, les marins au repos), la mère du petit meurt, il se retrouve seul. Il se rapproche alors de le jeune femme qui lui rachète ses poissons et d’un vieux capitaine de bateaux sur le retour qui lui met le pied à l’étrier et on espère que le film va démarrer dans une sorte de Billy Eliott des pêcheurs, mais non, on glisse dans un autre histoire de trafic de pigeons, de vol par le père d’un spécimen, des mauvais garçons qui veulent se venger, poursuivent père et fils, enfin tout un bordel qui nous éloigne de la première histoire du petit héros (très bien d’ailleurs) dont le rêve s’effondre à cause de ces pigeons. Ça tourne en eau de boudin sans intérêt, les adultes ont beaucoup plus de scènes à jouer et là ça se gâte considérablement.

J’avais bien aimé le film annonce qui était centré sur les rêves du gamin, mais le film est tout autre chose. Déception donc.

A 15 heures j’ai décidé de suivre la causerie de trois intervenants sur le thème « Cinéma asiatique, entre reconnaissance et visibilité ? » Un thème intéressant. Les trois intervenants sont Philip Cheah (mon compère jury du FFD), Isabelle Glachant ex de Canal+ qui s’est installée à Hong-Kong pour promouvoir, co-produire des films asiatiques de qualité (et représentante d’Unifrance en Chine), donc connaissant bien le marché, et Kamila Andini, la jeune réalisatrice à succès Indonésienne.

Discussion intéressante quand on sait que les films asiatiques nous étaient quasiment inconnus à nous Français, à part Kurosawa et les classiques Japonais, puis quelques chinois, de temps à autre un prix à Cannes (1983 Imamura, 1993 Chen Kaige) ou à Berlin et Venise mais rien de transcendant. Mais là où La Concubine de Chen Kaige faisait 5,1 millions de dollars de box-office, la co-Palme d’Or La leçon de Piano de Jane Campion  faisait 140 millions de dollars. Et ces dernières 15 années ont montré la montée en puissance et en notoriété des films asiatiques. Le Uncle Boonmee en 2010, le Kore-eda en 2018 à Cannes, Le palmarès à Cannes et succès populaire du Coréen « Parasite » le prouve, il y a un marché international pour les films asiatiques et c’est nouveau. Les Oscars sont rentrés dans la danse avec Drive my car. Même si Venise et Berlin faisaient une plus belle place au cinéma asiatique (Black coal, Une separation, Pieta de Kom ki-Douk, Brokeback mountain et Lust, caution d’Ang Lee, le Hana-by de Kitano.

Le cinéma traitant de problèmes asiatiques rencontre des réticences (je pense au Stupeur et tremblement d’Alain Corneau d’après le pourtant célèbre roman d’Amelie Nothomb n’avait fait que 166.000 entrées. Où est le blocage ?

Ce que j’ai découvert en faisant quelques recherches avant cette discussion c’est que le festival du film asiatique de Deauville avait été interrompu en 2014 (faute de combattants ?) et remplacé par un festival à Vesoul, ville charmante de 15.000 âmes. La considération du cinéma français pour les films asiatiques m’estomaque. Et pourtant en participant à ce festival de Jogja consacré à ce thème je ne peux que constater la vivacité de ce marché et la qualité des films proposés. Les questions posées par les étudiants étaient aussi intéressantes, on les sent conscients de leur retard mais ont envie de progresser tant dans la qualité des films que leur pays propose au marché mondial et leur désir de rejoindre un cercle fermé de participants à des festivals de renom. J’ai appris par ailleurs que l’Indonésie ne disposait pas de distributeurs mais les salles dealent directement avec les vendeurs et assurent le promotion des films, ce sont des agents en quelque sorte qui leur amènent des films, d’où la prévalence de gros studios américains bien implantés et l’absence de tout autre cinéma hors le cinéma de divertissement local (comédies et horreur). Deux heures passionnantes.

Comme nous avions deux heures de battement entre ce débat et la séance du soir, j’emmènerai Philip et Riskya qui s’est occupé de nous au FFD diner au restaurant japonais du coin (excellent) mais qui se révèlera plein à craquer car ils commencent une semaine promotionnelle avec menu à prix unique et bouffe à volonté. Nous nous rabattrons sur un excellent Ramen voisin.

Poster Cross the line

Le dernier film de la journée disposait lui aussi d’une belle bande annonce, d'une belle esthétique léchée (au moins ils savent faire). Nous sommes toujours dans un port Indonésien et l’on suit un jeune couple qui s’est vendu à la compagnie maritime de ferrys et y travaille jusqu’à rembourser leur dette (système très développé en Indonésie), mais au fil du temps les payes se révèlent maigrelettes (les employeurs s’ingéniant à ponctionner des frais inattendus). Lui est machiniste à bord d’un bateau à quai (on ne sait pas pourquoi), elle bosse comme aide-ménagère et serveuse dans un café local où les filles finissent avec les clients pour arrondir leurs fins de mois et rembourser plus vite leur dette. La fille ne joue pas de ce jeu-là, mais comme l’argent rentre au compte-gouttes elle se laisse tenter et cela finit par mettre fin à leur couple fragile. Le gars, pour essayer de récupérer sa fiancée et lui permettre de réaliser son rêve de travail à Singapour, accepte de fermer les yeux sur des camions de trafic d’un jeune parrain local. L’argent rentre plus vite jusqu’à ce que les choses se gâtent. Et encore une fois, alors que les acteurs jouaient plutôt pas mal, que les cadres étaient élégants, l'esthétique amenait une atmosphere agréable au film, l’histoire était bien plantée et se déroulait à son rythme de croisière, cette histoire de trafic et de gangs vient prendre le dessus et faire basculer le film dans autre chose. Visiblement pas d’issue possible, mais pas de morale non plus à tirer de cette histoire. Autre déception d’un film pas abouti.

Publicité
Publicité
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 > >>
Le blog de PEB
Publicité
Publicité