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Le blog de PEB
2 décembre 2022

Jeudi

poster Before, Now & Then

Déjà jeudi, la semaine a filé comme une comète. Journée Indonésienne, j’en attend beaucoup. Le nouveau film du créateur de ce festival Garin Nugroho (dont j’ai beaucoup aimé « Daun di atas bantal » (Leaf on the pillow) et sa fille Kamila Andini.

Premier film de la journée le très beau Kamila Andini, d’une esthétique très léchée, plaçant le film dans un univers bourgeois de planteurs aisés de la région de Sunda (à l’Ouest de Java) dans les années 60, avec en toile de fond toujours ces évènements de 65 qui ont vu l’arrivée au pouvoir de Suharto. Un portrait tout en finesse et délicatesse d’une femme très élégante (mais dont on devine la condition modeste) mariée avec un homme plus âgé, confrontée au double problème de la réapparition de son ex-mari et la supposée infidélité de son mari. Le tout en petites touches de non-dits, de ressentis, de gestes symboliques et significatifs. La maison coloniale est superbe (murs peints de fresques de feuillages et de paons), les plans léchés et raffinés, le rythme alangui des vies coloniales (magnifiques scènes de musiciens qui jouent devant une audience réduite des « patrons »). Une grande élégance se dégage de tout cela. Les acteurs jouent avec sobriété (pour une fois). Un petit coté "Indochine" de Régis Wargnier ou l'amant de J.J. Annaud.

Before Now and Then picture

En revanche l’histoire n’est pas absolument limpide, on est un peu perdu dans le déroulé (des symboles m’échappent)(quel role joue la femme boucher ?) et c’est le bémol que j’y apporterai mais c’est peut-être dû aux sous-titres légers alors qu’ils parlent le langage sundanais, mais c’est le meilleur film Indonésien que j’ai vu jusqu’à présent. Largement au-dessus du panier. Pause dans le lobby où je rencontre et papote avec diverses personnes croisées au cours de ces derniers jours. Amusant de retrouver l’ambiance de festivals que j’ai bien connu.

Deuxième film de la journée, celui de Garin Nugroho. Je m’attendais à un film sur la société indonésienne et il nous propose un gros délire mystico horrifique avec des démons, des monstres assassins du sang et de la cruauté à tous les coins de rue. Beaucoup de fantômes, d’effets sonores pour signifier la terreur, les acteurs qui surjouent (à part la tante, parfaite). Cela plaira au public Indonésien qui adore ce style de film mais ce n’est vraiment pas pour moi.

Poster Leonor_Will_Never_Die_film_poster

Enfin, après un rapide hot-dog avec Philip (avec qui j’ai plaisir à parler cinéma)(il était à Cannes pour « Journal Intime » qu’il a adoré, le monde du cinéma est petit) car il doit aller voir un film dans la demi-heure. Pour ma part j’irai voir une comédie Philippine dont j’ai bien aimé le ton du film-annonce et je n’ai pas regretté mon choix. La réalisatrice, au téléphone en vidéo conférence disait au public que le film avait été fait avec trois bouts de ficelle mais beaucoup d’amour. Et c’est exactement cela. Mais cela donne une pèche incroyable au spectateur. La salle ne s’y est pas trompée (le public Indonésien est très ouvertement réactif et cela fait plaisir) et applaudit aux mille bonnes idées du film.

Une vielle dame un peu originale vit dans un quartier pauvre de Manille. Elle a été une auteure de films d’actions entre gangsters Philippins comme on les faisait dans les années 70 (bim bam boum), mais sa carrière est derrière elle. Et pourtant elle continue à vivre dans le souvenir de ces films, sa vie est un mauvais scénario. De ces films à deux sous vendus en pirate dans la rue et dont les gamins sont abreuvés. Se mêle alors, des souvenirs et la réalité de sa vie. Jusqu’au jour où un accident la plonge dans le coma et son rêve la ramène à nouveau dans ce film dont elle a écrit le script mais qui n’a jamais vu le jour à part dans sa tête. Le délire s’amplifie alors encore plus drolatique et bourre d’idées de mise en scène, jouant avec le spectateur (qui répond aussi sec) avec le jeu maniéré des acteurs ou des dialogues surfaits tournés en parodie. Un feu d’artifice.

Et je ne divulgâcherai pas la fin car c’est une apothéose vraiment jouissive. Je recommande. Bon l’affiche est pas top mais le film annonce donne une bonne idée du ton du film.

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