Une semaine d'un coup d'un seul
Mercredi 14, diner avec des amis “cinema” venus de Paris se reposer, qui logent au Novotel. Marc-Antoine et sa compagne Karima, dont j’ai beaucoup apprecie de faire la connaissance, ont choisi de changer de destination de vacances (Bali, deja, souvent) pour decouvrir Lombok et venir me faire un petit coucou. C’est vraiment tres sympa de leur part et nous passerons une super bonne soiree a passer en revue les potins du monde agite du cinema, des nouvelles fraiches de nos amis communs (et nous en avons beaucoup), evoquer de bons films ou de bons souvenirs, j’adore. Bon c’est sur qu’apprendre la mort d’amis ou de connaissances ne m’a pas rempli d’aise mais je suis tellement loin de ces nouvelles (que la presse ne donne pas de toute maniere) que cela m’a fait vraiment chaud au coeur. Ils n’ont helas pas eu de veine car le semaine a ete tres nuageuse et pluvieuse (c’est le moins que l’on puisse dire), mais la deconnection est complete et bienfaisante. Promis je regarde le cendrier du Novotel de pres et tacherai d’en trouver un exemplaire lors de mes prochaines emplettes.
Jeudi 15, tour express a
Mataram avec Thomas et Annette pour passer a nouveau devant la webcam de
l’immigration et poser ses empreintes sur un scanner. A croire que le systeme
est bidon car j’ai deja effectue cette demarche en juillet dernier. J’aurai
deux fiches a mon nom dans leur computer. Nous pousserons jusqu’a Senggiggi
(toujours moche et vulgaire) pour voir les chaises et fauteuils en cours de
fabrication et commander quatre autres modeles qui avaient retenu mon
attention. Bois et rotin, jolie forme ancienne, je verrai bien. Il faut penser
a meubler les chambres d’hote car j’ai pas mal de demandes de location et mon
pote Nicolas arrive le 20 pour trois semaines. Je suis ravi de ces visites de la
capitale.
Vendredi 16, petit tour a
Mesbagek avec Marc-Antoine et Karima. Un village specialise dans la fabrication
de poteries en tout genre (des plats aux petits pots ou aux grands vases) avec
des design originaux a chaque boutique. C’est aussi l’occasion de decouvrir que
l’interieur de Lombok est couvert de rizieres, certes l’ile tant moins valonnee
que Bali c’est moins impressionnant, mais notre ballade nous a reserve de jolis
points de vue malgre la pluie. Il m’inviteront a partager leur dejeuner au
Novotel puis j’irai poster mon blog et relever mon courier car je suis toujours
en “liste d’attente” pour un modem Telkomsel. Je suis ravi par cette visite
inattendue. En fin d’apres-midi, a l’heure du coucher de soleil (un peu couvert
mais belle lumiere), aperitif avec la DRH Accor Asie, son mari (retraite
anticipee comme moi) et leur jeune fils, tous sous le charme de la maison, bien
decides a revenir dans ce havre de paix, depuis Singapour, pour un repos et une
isolation bien merites. C’est aussi pour moi un bon vecteur de communication
sur la communautes “affaires” de Singapour qui cherche toujours des lieux
nouveaux.
Samedi 17, retour du grand
beau, un fort vent ayant degage la depression nuageuse et tourmentee. Il etait
temps le mauvais temps commencait a peser sur le moral des troupes. La maison a
bien tenu. Lecture dans la foulee d’Hotel Styx d’Yves Navarre (sublime comme
toujours), du Marianne de la semaine derniere (toujours drole de lire les
potins politiques si loin…) que m’a apporte Marc-Antoine avec pleins de cadeaux
alcoolises et DVD (dont le genial “Je suis un Cybork” de Park Chan-Wook le
talentueux realisateur coreen de “Old Boy”) mais aussi un coffret Working Title
comprenent des petites merveilles oubliees des frere Coen comme “Sang pour Sang”.
Je suis comble (avec accent aigu sur le “e”).
Dimanche 18, jour de
decoration et d’accrochage des tableaux dans les chambres d’hotes. Made,
Nyoman, Sitty et les filles me preteront main forte. Deux costumes d’Indochine ont trouve leur place dans la
chambre “Cinema”, les gravures et dessins tautomachiques ont trouve la leur
dans la chambre “Jose Tomas”. Tout a ete nettoye du sol au plafond, ca reluit.
Demain, mise en place des draps pour habiller les lieux.
Comme le beau temps est revenue et semble stabilise, journee de lecture jusqu’au couchant (sans monter a cheval ni nager comme les autres jours); lecture de l’Evangile selon Pilate d’Eric-Emmanuel Schmidt dont j’ai deja loue la plume allegre. Ce coup-ci on a affaire a un essai tres original et iconoclaste. Une premiere partie nous conte, a la premiere personne, le parcours de ce Yechoua qui attend, au jardin des olivers que la troupe vienne l’arreter et qui se souvient. C’est bien la premiere fois que Jesus parle a la premiere personne, c’est enorme ! Ce brave gars se demande bien ce qu’il lui arrive, il n’est pas bon charpentier, les rabbins ou les grands pretres le critiquent dans sa perception et sa pratique de sa foi juive. Lui, pourtant il a d’autres idees, d’autres envies et il remarque que lorsqu’il parle aux gens (il leur parle d’amour), tout simplement, les gens l’ecoutent et en repartent tout rasserenes. Un cheminement intellectuel souvent drole et toujours passionnant car fort documente.
Puis une seconde partie ou
on lit les lettres de Ponce Pilate a son frere Titus. On annonce a Ponce Pilate
que le corps de ce Yechoua qu’il a laisse crucifier (on comprend pourquoi) a
disparu de la tombe et, stupeur et tremblement, qu’il est reapparu … vivant.
Magie ? Supercherie ? Complot. Une veritable enquete et surtout un point de vue
passionnant, celui du haut fonctionnaire romain qui a du composer avec les
instances dirigeantes juives, dans une
Jerusalem
intriguante “la ville pue l’hypocrisie et les passions contenues”. Bref un
livre qui se devore d’une seule traite avec delectation. Les points de vus des
hommes (ou des femmes) sont toujours plus interessants que les “legendes”. Une
reecriture du Nouveau Testament tout a fait jubilatoire. Pap’s a lire d’urgence
(5 euros en livre de poche)