Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de PEB
27 décembre 2008

JOYEUX NOEL

Hier diner au Novotel avec des amis de Dominique que j’ai deja rencontre et avec qui j’ai bien sympathise. Un jeune couple expatrie dynamique ayant longtemps vecu a Singapour et qui se retrouve (le mari gerant des chantiers navals) dans une petit ile couverte de chantiers a deux pas de Singapour mais avec une main d’oeuvre indonesienne. Aperitif chez moi avec les beaux-parents et diner au Novotel (tres decore Noel et assez rempli de touristes). Toujours aussi sympas. Le beau-pere avec qui j’ai pas mal discute, amoureux de la mer, representait la France a l’Organisation Mondiale de la Peche. Super interessant.

Peb__3_

Mon anniversaire, le 23 decembre, un jour finalement bien ordinaire mais ou l’on sent juste le poids des ans peser toujours un peu plus. Un age respectable on va dire.

Le livre suivant (je sais, ca va assez vite) est une petite merveille. J’ai decouvert l’auteur il y a peu (attire par le nom homonyme d’une connaissance mais qui n’a rien a voir) et lu “Mon vieux” avec delectation. Celui-ci etait recommande par Telerama qu louait ce “chroniqueur des temps modernes, qui capte, analyse, denonce, en vras, la maltraitance, la misere, l’abetissement. Un livre qui cogne.”

Une ecriture d’une intelligence rare. C’est un roman bien sur, mais l’auteur suit l’eclatement des affrontements violents qui ont eu lieu en banlieue en novembre 2005 a travers le prisme de jeunes adolescents tourmentes (les racailles et leur Karscher), de maffieux notoires, de salafistes bon teint, d’une jeune prof fraiche emoulue d’IUFM, d’un substitut de juge d’instruction, d’un commissaire de police habitue aux quartiers “chauds”. Une ecriture virtuose. Un language adapte a chaque point de vue. Une connaissance rare des travers et petits arrangements avec la morale des milieux qu’il decrit (y compris les profs). Ce n’est pas qu’un roman noir, sans en avoir l’air, finalement c’est une analyse remarquable et tres complete du quotidien de tous ces gens ordinaires qui composent la societe civile d’une petite ville de banlieue pas toujours tranquille.

 

Une citation, une seule, de Victor Hugo :

 

Etant les ignorants, ils sont les inclements;

Helas ! Combien de temps faudra-t-il vous redire

A vous tous, que c’etait a vous de les conduire,

Qu’il fallait leur donner leur part de la cite,

Que votre aveuglement produit la cecite;

D’une tutelle avare on recueille les suites,

Et le mal qu’ils vous font, c’est vous qui le leur fites,

Vous ne les avez pas guides, pris par la main,

Et renseignes sur l’ombre et sur le vrai chemin;

Ils sont votre epouvante et vous etes leur crainte;

C’est qu’ils n’ont pas senti votre fraternite.

Ils errent; l’instinct bon se nourrit de clarte…

 

Ca a beau etre ecrit en 1871 c’est toujours d’une actualite criante de verite.

 

Bref je vais me pencher sur cet auteur car c’est vraiment du 100% pour le moment.

 

L1010442Ce matin de 24 decembre, confection des paquets cadeaux pour le personnel avec Made, Nyoman et les enfants toujours curieux de ces ceremonies qu’ils ne connaissent guere. Chacun aura son tee-shirt. Sortie de leur naphtaline aussi les boules de Noel que j’accrocherai pour le diner prevu avec Thomas et Annette ce soir puisque l’an dernier j’etais leur invite. Au menu, soupe de legumes de saison, foie gras et toasts, confit de canard et pommes de terre a la sarladaise, crepes a la compote et crepes flambees.

 

Plusieurs jours sans connection internet, tout le village en est prive, il faudra aller au Novotel pour poster ces texts et vous faire partager mon quotidien.

 

Diner de Noel tres reussi et bien arrose. Vers 21 heures, coup de fil de Jean-Luc, un copain expatrie a Dubai pour me souhaiter un Joyeux Noel et qui me dit “Devines ou je suis en ce moment ?”, aucun idée, il est 15 heures en France. “Je suis a Lyon chez notre ami Michel Sauboua (ami qui a une boutique de decoration somptueuse, “Epsilon”). Nous pourrons donc echanger quelques mots, que je puisse renouveller mon invitation a venir se reposer ici, au calme et beneficier de l’energie salvatrice que degage cette nature genereuse. C’est une tres beau cadeau de Noel d’entendre la voix de bons et fideles amis un soir de Noel. Je suis aux anges (c’est le soir ou jamais). Cela me rappelled les bons moments que j’ai passe pendant des annees dans sa maison du Luberon, qu’il avait choisie et amenagee afin de profiter au mieux des lumieres somptueuses de cette Provence exuberante. Et puis des chevaux dans le Parc National du Luberon, une merveille, tagada tagada tagada. Souvenirs, souvenirs.

 

L1010458Jour de Noel, pourtant jour ordinaire pour les ouvriers qui finiront un petit mur au Nord de la piscine pour soutenir la terre qui commencais a se repandre et s’eroder. Arrivee aussi de pierres jaunes pour completer les chemins d’acces a la piscine et a la maison.

Khalos toujours sage et obeissant.

Temps splendide, grand soleil, grand vent. Cote lecture, deux bouquins devores avec delectation. “Harrison Plaza” de Gabriel Matzneff, l’histoire d’une passion et d’une fuite. Passion illegitime condamnee par le Code Penal et les gens honnetes entre un home d’age mur et une adolescente de 14 ans. Fuite a Manille, a l’autre bout du monde en compagnie d’amis qui cherchent a rechauffer leur vieux corps aupres de nymphettes dignes de “Lolita”. Sulfureux et souvent derangeant mais ecrit avec une grande lucidite et beaucoup de talent (merci Nicolas pour ce conseil). Belle decouverte.

Un second petit ouvrage devore ce matin de Noel, autre beau cadeau que ce “Novecento, pianiste” d’Alessandro Baricco, ou l’histoire d’un pianiste de genie ne sur un bateau transatlantique abandonne par un emigrant et qui n’a jamais quitte ce bateau en developpant un imaginaire incroyablement fort. “Il envoya un blues a faire pleurer un mecanicien allemand, tu aurais dit qu’il y avait tout le cotton de tous les negres du monde la-dedans, et que lui il etait en train de le ramasser avec ces notes la”

Ou encore “Je commencais donc a jouer et après quelques notes j’entends le piano qui s’en vient avec moi, tout bas, avec douceur, mais il jouait avec moi. On continua comme ca tous les deux, et moi, bon Dieu, je jouais du mieux que je pouvais, pas tout a fait Louis Amstrong mais vraiment je jouais bien, avec Novecento derriere moi qui me suivait partout comme lui seul savait le faire. Les autres nous ont laisse continuer un petit bout de temps, ma trompette et son piano, pour la derniere fois, a nous dire toutes les choses qu’on peut jamais se dire, avec les mots.”

Publicité
Publicité
Commentaires
Le blog de PEB
Publicité
Publicité