Petits drames quotidiens…

Deux mauvaises journees, pleines de tracas plus ou moins embarassants. C’est souvent le cas en fin de Ramadan car il est d’usage de faire des cadeaux et comme les Sasak n’ont pas d’argent d’avance ils essaient de trouver toutes les bonnes occasions pour s’en procurer.

La derniere, a l’instant. Le menuisier qui m’avait fait la belle copie de mon fauteuil ancien et qui avait fabrique les placards de la salle de bains et deux etageres du salon, avait eu le bon gout de disparaitre du jour au lendemain, sans finir son travail bien sur, a le culot de revenir pointer sa face de rat ce soir pour me demander du travail. Bien sur pas un mot d’explication, pas une excuse, rien juste “Je veux travailler a nouveau pour vous”. De qui se moque-t-il. Je l’ai envoye chier vertement en lui rappelant qu’il avait disparu de la circulation sans prevenir et sans finir son job, alors si il voulait “commencer” quelque chose il fallait d’abord “finir” le chantier precedent. Il est reparti furieux. Incroyable.

Plus preoccupant (enfin je suis preoccupe), le cheval Jet qui s’etait un peu froisse les muscles et les articulations du train arriere en s’enfoncant dans la vase, s’est a nouveau blesse en gambadant dans le domaine. Akhmad m’envoie un SMS en me disant qu’il y a un probleme et, en effet, d’en haut ou j’etais en train de prendre des mesures de la moustiquaire des chambres de la maison d’hotes, je vois Jet titubant avec l’arriere train se derobant sous lui. Je cours vers le bas pour l’assister, demande a Eric de rentrer de promenade d’urgence (il etait parti avec Eka faire travailler Steve et Sox). Le pauvre JKet a du se luxer l’epaule, je sais la souffrance que l’on endure car j’ai experimente plusieurs fois les lluxations de l’epaule. Plus de force dans le bras, impossible de le bouger et une douleur atroce. Le pauvre Jet titube, ne peut plus supporter son propre poids et s’affale sur le flanc.

Mais lorsque je me rapproche de lui, inquiet il se releve pour retomber aussitot. Eric revenue, nous l’entourerons de soins. Il essaie de la masser et de le faire marcher doucement pour que la rotule pusise se remettre en place. C’est atroce. Je demande a Akhmad d’appeler le veterinaire mais pas celui de la derniere fois qui est un infirmier qui a déjà vu Jet blesse et qui n’a rien trouve de mieux a conseiller (sans le toucher ni l’examiner) que de recommande un massage. En revanche il avait trouve un virus qui ne se soignait qu’avec des piqures a 50 euros, ben voyons. En verifiant sur internet le nom de son “virus” j’ai vu que c’etait des parasites (gente akariens) qui s’eliminent par application de lotions medicamenteuses et pas par une injection Tous des escrocs, des incapables. J’etais furieux. J’ai demande, depuis cette scene, a Akhmad et Eric de chercher quelqu’un d’autre en cas de probleme identique et, bien sur, ils n’en ont rien fait, moralite on se retrouve a poil. Re furieux cette fois-ci mais devant le manque de reaction de mes gars. Je demande alors a Akhmad d’appeler le Bupati pour qu’il me donne les coordonnees serieuses d’un bon veterinaire, le sien par exemple. Je ne peux pas laisser Jet souffrir comme ca. Eric appelle un autre infirmier (du meme type que l’ancien) qui dit venir sur l’heure et qui ne viendra jamais. Pendant ce temps, Akhmad a retrouve le numero d’un veterinaire repute de Mataram mais qui, une fois joint, ne peut venir que lundi prochain. En attendant Erick a continue a faire marcher Jet doucement en poussant son epaule pour la remettre en place, en le massant avec de l’eau chaude. Il a fait tout ce qu’il pouvait, et savait, faire. Nous l’avons rentre dans une ecurie tout propre et depuis hier soir il est reste sagement dans son box, mangeant et buvant normalement (ce qui est plutot bon signe) mais je ne suis pas tres optimiste cependant. Je suis, a dire le vrai, assez inquiet car un cheval blesse aux membres est serieusement handicape pour son travail, voir inutilisable. Souci.

Bon ce samedi a ete consacre a du jardinage car, les travaux pratiquement finis, il reste a amenager les abords des maisons. Donc séance de jardinage avec implantation des plants apportes par Japar et ceux que nosu avons achetes hier en allant jusqu’au village de Beleke acheter des panniers de rotin pour la cuisine (draps, serviettes, nappes, taies d’oreillers etc). e fais de compliments sur le jardin de la dame qui nous vends ces panniers (chez qui je suis deja alle), elle appelle son fils qui se reclame le jardinier du Sheraton a Senggigi. Je discute plantes et fleurs avec lui et il propose de venir voir sur place et me conseiller quell style de plante se porterait bien chez moi. Je lui achete une dizaine de plantes grasses sur lesquelles il me montre comment faire des boutures. Un connoisseur visiblement. Mais maintenant je me mefie de tout le monde (la preuve les petits morceaux de verre au-dessus des murs). Ils sont tellement menteurs. On verra bien.

Cerise sur le gateau, petit coup de tele phone de fouine de Lalu (après 6 mois de silence, sans nouvelles des choses derobees et soit-disant retrouvees selon la methode Sasak) demandant a venire me voir pour m’epliquer l’avancement des process d’acquisition des terrains. Je serais ferme et froid avec lui en manifestant ma surprise de l’entendre après un si long silence et de lui conseiller, pour toute explication d’ordre juridique de se mettre en rapport avec mon avocat dont il connait le numero. Il me dit qu’il faudra payer un accompte pour les nouveaux ceritificats de propriete. Gonfle le Lalu. Je lui rappelled que ses livres de comptes indiquent que j’ai paye une certaine somme qui correspond (verification faite indirectement avec l’avocat et Akhmad) a 5 fois le prix d’un certificat normal. Ai-je achete 5 terrains, lui demandai-je narquois ? Ai-je paye des certificats fictifs avec de l’argent reel ? Non ? Et bien on peut s’expliquer sur ce fruit de son imagination manipulatrice, mais en presence de mon avocat et d’Akhmad. Silence, il ne sait quoi repondre. Comme je n’ai pas de reponse a cette question-suggestion, qu’il n’a visiblement rien a ajouter, je lui souhaite une bonne journee en lui demandant de fixer un rendez-vous. J’ai appele l’avocat en fin de journee et, bien sur, pas de nouvelles. Je lui ai demande de prendre les devants et d’aller aux nouvelles histoire de ne pas le laisser mariner dans son jus. Encore une conversation enervante.

Une seule conclusion : ne jamais faire confiance !

Mardi 30 septembre. Nouvelles du front de l’Est. Helas pas tres bonnes car notre bon Jet qui semblait retrouver un peu d’equilibre s’est laisse deperir en ne se levant plus (il ne pouvait plus), en ne s’alimentant plus (il a fallu le nourrir a la main). Personne n’ayant ete capable de trouver, en trois jours, un veterinaire a meme de nous deliver un prognostic vital serieux (la fin du Ramadan fait que tout le monde s’arrete de bosser et que le seul veterinaire qui ait reponde a notre appel, a Mataram, ne pouvait pas se deplacer jusqu’ici). Je ne veux pas faire souffrir Jet plus longtemps, j’ai donc demande a Akhmad d’organiser dans un premier temps un transport jusqu’a Mataram pour que le veterinaire puisse l’examiner (sans beaucoup d’espoir) et organiser une euthanasie pour abreger ses souffrances. Je suis a la fois tres triste de perdre un cheval mais surtout tres en colere de voir a quel point cela ne les affecte absolument pas. Ils ont juste laisse ce pauvre cheval deperrir sous leur yeux sans se bouger le cul, concentres qu’ils etaient sur Idul Fitri approchant. De mon cote j’ai essaye de contacter le bureau du Bupati pour avoir l’aide de son veterinaire (sans plus de success). Face a tant d’inertie pourquoi deployer une energie inutile et improductive. Pitoyable et amer constat. Je me contenterai de deux chevaux et ce sera tres bien comme ca.

Et crème chantilly sur la cerise sur le gateau bien aigre, la connection internet ne fonctionne pas. D’ici a ce que le gars d’internet soit parti avec le pognon en oubliant de payer, il n’y a qu’un pas que je franchis allegrement. Je vais aller dans son magasin lui prendre en otage quelques telephone portables.

Heureusement, le joli sourire de Ketut dans la voiture me rasserene.