Belles lumieres
Vendredi 26 octobre
La photo illustre bien le titre de cette sublime randonnee.
Alors que je suis en train de petit-déjeuner, un monsieur d’un certain
âge que je ne connais pas se pointe à l’horizon du bungalow que
j’habite. Je l’invite à s’asseoir, comme c’est la tradition. Toujours
selon l’usage, il ne vient pas tout de suite au but de sa visite.
Pourtant il ne vient pas là par hasard. En tant qu’étranger, il m’est
pourtant difficile de deviser de la pluie (il n’y en a pas de toute
façon) et du beau temps. Je ne connais guère de gossip sur le village
donc pas grand chose à se dire. C’est lui qui rompra la glace en
m’ouvrant les yeux. « Il y a des problèmes d’eau ». ça c’est clair car
je n’en ai, sur mon terrain, que très épisodiquement alors que j’ai
payé assez cher la connexion à la canalisation gouvernementale.
Soudain, tout s’éclaire, c’est l’émissaire envoyé par Zitoun pour
proposer de creuser un puits sur mon terrain. Au mot « sumur », je
pense à eau saumâtre, en fait il s’agit du mot Indonésien pour désigner
un puits. Nous pouvons aller entrer dans le vif du sujet. Crois-il
qu’il a de l’eau ? A quelle profondeur ? Combien de temps prendraient
les travaux ? Et mille autres questions. Il apporte des réponses assez
précises à toutes puisqu’il habite à 500 mètres et qu’il a lui-même
creusé un puits de 5 mètres chez lui, du même côté de la route, sur la
même configuration de terrain. Nous devrions arriver à creuser un tel
puits pour, au moins, arroser et disposer d’assez d’eau pour les
travaux. C’est une bonne solution. Mais, quand je multiplie le prix de
chaque ouvrier, le nombre de jours, et le nombre d’ouvriers, ma
calculette trouve un résultat plus important que celui qu’il m’annonce.
Nicholas m’avait prévenu, il est difficile de leur faire annoncer un
prix avant le début des travaux. Sans lui révéler le résultat de ma
calculette, j’insiste bien sur le fait que je ne paierai pas plus de
temps pour un puits fait en 15 jours.
Une fois parti (je me demandais
bien comment lui faire comprendre que la discussion était close), je
téléphonerai à Lalu pour lui demander conseil et parler aussi d’autres
choses sur le programme des semaines futures. Je voudrais terminer la
construction de la citerne (elle n’a pas de couverture), celle aussi
des filtres en amont de la citerne. Je lui reparle du rôle de
l’architecte que je trouve bien absent et inactif ces temps-ci, je lui
redis que je suis prêt à payer quelqu’un pour ses conseils par pour ne
rien faire (et il ne sait pas faire grand chose en matière de technique
de construction). Il me propose un planning où, dès lundi, les
embrasures des portes et fenêtres achevées, il mettre l’équipe d’Apoun
à la construction de la couverture de la citerne. Nous pourrons ainsi
commencer la seconde phase de la construction de la maison principale
(murs, portes et fenêtres et toit) dès la citerne achevée. Avant que ne
tombent les premières pluies, je préfère disposer d’une citerne en état
de fonctionner. En même temps c’est difficile d’imaginer la pluie alors
que je n’ai pas vue la couleur d’un nuage depuis quelques jours, le
ciel est désespérément bleu. Je vais d’ailleurs noter scrupuleusement
sur le site Internet que je suis en train de faire fabriquer les
caractéristiques de chaque saison ou de chaque moi avec ses avantages
et ses inconvénients.
Puis à 11 heures arrivera l’équipe de choc de Sarah (ses sœurs,
belles-sœurs et cousines) pour le nettoyage de fond en comble de la
masure. C’est parfait à chaque fois qu’elles viennent.
Après-midi tranquille à part quelques gamins qui s’amusent à sauter le
mur devant chez moi et s’essayer à un anglais approximatif. Ils sont
marrants, je ne dis rien, ils écoutent la musique en se dandinant,
jusqu’au moment où l’un d’eux entre précipitamment à l’intérieur et
ressort avec une poignée de crackers dans la main. Ce n’est rien, c’est
juste le principe de voler qui me fait chier. J’engueule ceux qui
restent qui s’éparpillent comme des étourneaux. Henky sera sur place
dans les 5 minutes pour savoir ce qui s’est passé. Je lui explique, il
n’est pas content et s’en va sur la plage expliquer aux gamins qui
restent et
qui ne sont même pas venus chez moi deux ou trois mots d’engueulade.
Le soir, la balade sera fabuleuse. D’abord parce que le temps s’y
prête, il a fait une journée splendide, sans nuage et le soleil a pris
une courbe qui lui permet de plonger dans la mer et non plus derrière
les collines.
En tous cas depuis le promontoire qui domine la plage de
Serenting où nous sommes déjà allés l’autre jour. Mais aujourd’hui la
lumière est plus belle encore. Avant de partir nous avons regardé avec
Eric (et les enfants) les photos des promenades précédentes et j’ai
commenté les erreurs et conseils. Il pige vite, il a le sens des
angles. Le seul problème c’est qu’il n’est pas très bien coordonné et
il bouge souvent l’appareil en même temps qu’il appuie sur le
déclencheur.
Dans le tas (il en prend une centaine à chaque fois), il y
en a toujours une dizaine de bonnes. Aujourd’hui, plus que la moyenne
il y en a pas mal.
Le site Internet et la plaquette « Chevaux à Kuta »
vont êtres tout à fait superbes avec ces photos.
Une fois passé le
Novotel et la plage de Seger, à marée basse, avec tous les villageois,
pêcheurs ou non, qui rentrent de la pêche aux petits poissons en eaux
basses ou au varech (ci-contre).
La récolte est bonne et la lumière superbe.
Plus loin, nous passons le gué du lagon du Novotel (souvent asséché) et
attaquons la grimpette de la colline qui surplombe les deux plages de
Serenting à l’Est et celle de Seger à l’Ouest. De là-haut, la vue est
somptueuse. Ces photos en portent témoignage.
Quel bol d’air et quelle
lumière magnifique !
Le moment est magique.
D’ailleurs tous les jours
j’ai l’impression de vivre une chose magnifique, c’est assez
exceptionnel comme impression. Tous les jours quelque chose de nouveau
vient ravir mes sens et je dois avouer qu’aujourd’hui, j’ai atteint
encore un sommet.
Nous redescendrons à pied car la pente est assez rude pour rester sur
Pangeran.
Il prendra le temps de brouter un petit peu, puis retour par
le bord de la lagune en contournant l’ensemble de l’espace. Le sol est
meuble et convient parfaitement à un cheval.
Encore une belle journée !