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Le blog de PEB
3 septembre 2007

2 septembre – Découverte de nouveaux villages primitifs

Maison__p_cheursJournée chargée. Matinée sur le chantier à voir l’évolution des travaux. Tout se déroule pour le mieux et cette semaine on va pouvoir continuer à monter les murs, le chantier deviendra à nouveau visuellement intéressant. L’écurie aussi prend forme car les fondations sont montées sur tout le pourtour. Ce chantier va aller assez vite car on ne va pas faire dans la dentelle mais quelque chose de rustique solide et fonctionnel.
En ce moment, à Kuta, l’arrivée probable dans quelques années de l’investisseur arabe EMAR met tout le monde en émoi. Le deal semblerait que le gouvernement Indonésien mette à la disposition gracieuse d’EMAR les terrains qu’il possède pour que ce dernier investisse dans des hôtels respectueux de l’environnement, un golf est aussi en projet. EMAR investit et s’associe à l’état pour le partage des bénéfices. But inavoué, faire des hôtels de luxe pour clientèle musulmane car tout sera fait pour le respect absolu des règles de l’islam. Un concept comme un autre. Ce n’est encore qu’un projet, mais les réunions succèdent aux réunions depuis deux mois. C’est parfait pour la valeur de mon terrain car tout d’un coup j’ai reçu plusieurs propositions de rachat par des étrangers. Japonais, Chinois, Allemands, Australiens ou Américains sentant que c’est le moment d’acheter des terrains, quitte à ne rien construire et attendre que le prix monte, visitent les terrains disponibles (et constructibles, c’est-à-dire avec « Certificat »).
Certains s’intéressent au terrain derrière chez moi, mais j’ai une longueur d’avance car Lalu a déjà posé ses jalons et commencé à négocier avec le propriétaire (non avec un intermédiaire). Depuis longtemps il me parle d’un terrain à Gerupuk (à l’extrémité Est de la baie, après Tanjung Ann).
Pour être certain que je ne regrette pas, c’est dimanche, nous en profitons pour partir en promenade vers 15 heures. Il a emprunté un gros 4x4 à un ami pour mieux parcourir les pistes qui s’élancent dans une nature encore vierge et peu habitée dès qu’on quitte la route principale. Pendant cinq bons kilomètres à l’écart du village de Gerupuk, nous rencontrons de petits hameaux encore plus primitifs que les villages aux alentours de Kuta. Ici, les habitants sont tous des pêcheurs et fermiers et vivent dans le plus grand dénuement avec les produits de leur pêche ou de l’élevage. Des coins où pas une route asphaltée ne vient troubler la quiétude de la nature. Idéal pour les découvertes ethnologiques à cheval (je retiens). Nous arrivons donc dans un petit hameau au bord de l’eau ou les femmes sont en train de trier les algues fraîches qu’elles viennent de ramasser. Tous ces produits partent à l’export à vil prix pour des cosméticiens. Lalu m’explique que ce qui est à vendre c’est en fait cette plage, l’espace du village de maisons de bois, les puits et les deux hautes collines qui la surplombent. C’est immense. Après des palabres avec l’occupant du coin qui nous servira de guide nous grimpons sur la colline la plus à l’Ouest. Lalu restera en bas mais son ami chauffeur m’accompagne, il parle anglais. La pente est très rude et le sol instable, l’escalade pénible nais une fois arrivé à mi-pente, la vue sur toute la baie de Gerupuk est superbe. Une fois au sommet, nous retrouvons le soleil qui décroit et là, la vue est encore pus spectaculaire car elle embrasse d’Est en Ouest, les baies de Gerupuk et de Kuta. C’est un point culminant de la région. Parfaitement orienté et un sommet parfaitement plat sur, au moins 100 mètres de large, ce qui laisse de belles perspectives. Maison_de_p_cheurs_2C’est magnifique et isolé à souhait. Hélas, le gars qui nous accompagne signale qu’une partie du terrain a déjà été vendue à un étranger (ça va vite), et la partie qui a été vendue est précisément celle qui s’étend à l’Ouest sur la baie de Kuta (en plus il dispose, nous le verrons plus tard, d’une pente d’accès beaucoup plus douce et aménageable du côté ouest). Déception. J’explique que c’est vraiment dommage car, acheter ici, signifie prendre le risque de voir construire un bâtiment, dont on ignore s’il sera joli ou pas, haut ou bas, en plein devant chez soi, devant la vue du soleil couchant. Tout d’un coup le terrain qu’il me propose perd de la valeur. Et pourtant la vue y est aujourd’hui magnifique. Descente en équilibre instable et pratiquement en dérapage par moments (j’ai bien fait d’emporter mes baskets). Nous traversons à nouveau le village très propre, en tous cas sans sacs plastiques ou emballages de saloperies sucrées que les enfants de Kuta ou les femmes adorent mais dont ils jettent les emballages dans la rue (comme ils le feraient avec un peau de banane ou une enveloppe de cacahuète) mais sans réaliser que ce qu’ils viennent de jeter mettre des années à se détruire. Ici, éloigné de tout, pas de petit magasin pour vendre ces merdes donc pas de plastiques qui traînent et les ordures végétales sont aussitôt recyclées par les animaux domestiques. Rural, rustique, primitif, tout ce que vous voulez, mais écologiquement parfait. Cherchez l’erreur ! La visite d’un étranger est l’attraction du village, ils n’en voient pas souvent, curiosité et regards inquisiteurs sur tous les visages. Sur le chemin du retour, je constate que la route (enfin la piste défoncée) fait le tour de la montagne escaladée. En effet, l’accès de ce côté est plus facile car la pente est douce, il a fait un bon achat. Nous nous arrêtons un instant pour voir un peu le paysage. J’ai repéré un petit promontoire qui semble tout mignon mais, hélas, le haut n’est absolument pas plat. La vue est cependant remarquable. En descendant, le gars qui habite une masure en contre-bas discute un peu avec Lalu. Coup d’œil circulaire et je repère un autre monticule qui pourrait être pas mal car superbement exposé plein Ouest. Tout ce terrain est situé juste en dessous de celui qu’a acheté le touriste sur le terrain qu’on vient de quitter. Jolie vue aussi. Pendant que je crapahutais Lalu allait à la pêche aux informations, car, ici, seuls les habitants (et les registres officiels de la BPN) connaissent les limites et les propriétaires de chaque parcelle. Le découpage est assez complexe car un père divise ses terres entre ses enfants, il y a donc des bornes un peu partout. Le gars nous montre le terrain dont il dispose et celui dont dispose son frère. Le premier est situé en léger contrebas de ce que je viens d’explorer, c’est joli tout plein. Le second est un peu en amont, plus près de la piste et surtout, remonte sur tout le versant de la colline de tout à l’heure (celle du touriste acheteur) jusqu’en haut. Moralité, si quelqu’un venait à acheter ce terrain, le gars du haut n’aurait plus de voie d’accès. Ah ah ah. Je reviendrais ici à d’autres heures du jour pour voir un peu la vue, les couleurs, la chaleur etc.
En tout état de cause je retiens cette région pour mes découvertes équestres car les chemins sont nombreux et loin de toute agitation de la civilisation. On est au bout du bout du monde.
C’est bon comme sensation. Le soleil est tombé, le ciel s’embrase, c’est superbe. Pas de promenade avec Platon ce soir.

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